Les chercheurs ont développé un nez électronique (e-nose) capable de détecter et d’identifier des odeurs à une vitesse comparable à celle des mammifères. Ce capteur, utilisant des capteurs à oxydes métalliques chauffés rapidement, distingue les odeurs grâce à des schémas de résistance électrique. Miniaturisé et peu énergivore, l’e-nose pourrait équiper des robots pour localiser des dangers tels que des incendies ou des fuites de gaz, remplaçant ainsi certains rôles des chiens renifleurs et améliorant les interventions en cas de catastrophe.
Un nez électronique pour localiser les dangers rapidement
Un nez électronique miniaturisé détecte et identifie les odeurs en temps réel.
- Yannick Burky
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Le nez électronique repose sur des principes chimiques et physiques sophistiqués. En chauffant et refroidissant ses capteurs entre 150 °C et 400 °C jusqu’à 20 fois par seconde, il provoque des réactions d’oxydation ou de réduction en fonction de la composition chimique des odeurs. Ces réactions modifient la résistance des électrodes, permettant de convertir des interactions moléculaires en signaux électriques exploitables. Une analyse algorithmique identifie ensuite les schémas spécifiques associés à chaque odeur.
Cette technologie se distingue par sa rapidité : elle peut discriminer des odeurs en 50 millisecondes, surpassant même le seuil humain pour différencier deux odeurs. Elle est actuellement capable de reconnaître cinq substances chimiques, mais son potentiel de développement grâce à l’intelligence artificielle est immense.
Outre la recherche de victimes ensevelies ou de fuites toxiques, l’e-nose pourrait transformer des domaines comme la sécurité industrielle ou l’agriculture, par exemple en détectant précocement des contaminations chimiques ou biologiques.
Cependant, plusieurs défis subsistent. Peut-on garantir la précision dans des environnements complexes ou perturbés ? La fiabilité sera-t-elle suffisante pour des applications critiques ? Enfin, le coût de production pourrait ralentir une adoption à grande échelle.
Et vous, seriez-vous prêt à confier votre sécurité à un nez électronique ?